Dans ce chant il faut faire attention à l’affleure
Car elle est mal en corps d’un ancien mâle au cœur
D’artist’ chaud jeune et tendre qu’un jour ell’ déflora
Après une tempête qui l’avait plantée là
Là où elle est encor’ (d’autres vents ont soufflé)
Que la douleur souvent semble sans but innée
De pensées en soucis sans devenir narcisse
S’est fanée l’impatienc’ la compagne du lys
Sur un pré vert à l’ombr’ de chauds pins sous un charm’
Près de rameaux verdis où serait-elle au calme
La musiqu’ de forêt quatre saisons durant
L’épanouira peut-être au sacre du printemps
Ses sœurs déracinées en vase et mal à l’aise
Sont certes cultivées mais pas bien dans leur pot
Empotées dans les normes arrosées parfois trop
Ne sachant s’empêcher s’abandonnant obèses
Ses vains temps regrettés espérance et doux leures
L’être sous l’enveloppe en silence muait
Perdant timbre et cachet : affranchie désormais
L’amère ose être éclose face aux hommes elle effleure
Si ell’ perd les pétales il faudra qu’on l’accueille,
Qu’on l’effeuill’ qu’on l’attige aux reins beaux ou vers l’aine
Qu’en un recueil de champs le beau de l’air la mène
Et qu’en bas de l’alpage échouent les vieux écueils
Par ce poème interfloral
Loin d’utopiqu’s régim’s, sensuelle
Au jardin secret sois tu veux
En mai le mois belle et heureuse
Vendredi 30 avril
Monsieur Cœur